LOU SARMOUNEY / LE JHACASSOUS

9 novembre 2018

Chafres et prénoms autrefois à Verdelais

Classé dans : Non classé — Lo Sarmoneir @ 22 h 31 min
Voici les chafres relevés dans les registres paroissiaux de Verdelais ainsi que les listes électorales de 1848 :
Bachon, Bageot, Banquet, Béguey, Bernadet (prénom Bernard), Bernadot (idem), Blan, le Brave, la Cabouronne, Cadet, Cadiche, Calo, Camelarge, Cassiot, Castaignet, Caulet, Champagne, Chapelet, Choüet, Cigale, Condresse, Duclou, Germain, Gringalet, Jannet (prénom Jean), Jeanti, Jeantille, Jeanton, Jeantonet, Lachausse, Lafitte, Lagenais, Lambrot, Lapoire, Lauret, le Maître, Matras, Merloi (nom Merle), Minet, Moureau, Moÿne, (le) Nénin, Noste Seigne, Pageolet, Papin, Parant, Parisien, Pasquet, le Paysan, Petit Jean, le Petit Maître, Petiton, du Poirier, Poulet, le Rey, Robin, Roubin, Serre Labote, Trante Trois, Vincela.
Voici aussi quelques prénoms particuliers relevés dans les registres paroissiaux de Verdelais (XVIIe-XVIIIe s.)  :
- masculins : Aymond/Eymond, Courty, Fortis, Gratian, Guilem, Hortis, Jammes, Rigal, Vidal, Vidau.
- féminins : Agne, Andrive, Berthomive, Bidote, Chataline/Chatarine, Marsale, Mative, Mondine, Peyronne, Quitterie/Quittiere, Valeyre.

31 octobre 2018

Ethnomycologie : la hiérarchisation des cèpes

Classé dans : Non classé — Lo Sarmoneir @ 21 h 45 min

Il existe dans ma culture familiale et personnelle une hiérarchisation des cèpes (comprendre « bolets », bien sûr). Il serait d’ailleurs intéressant  de savoir ce qu’il en est chez d’autres personnes et dans d’autres régions, car il s’agit là d’un sujet d’ « ethnomycologie » qui ne doit pas être tellement exploré !

 

Voici donc ma hiérarchisation, dans l’ordre décroissant :

 

 

1re CATEGORIE – Les bons cèpes (ceux que l’on cherche activement) :

 

N° 1 – Le cèpe de Bordeaux & le cap negre (bolet tête-de-nègre), qui ne diffèrent que par la couleur du chapeau et semble-t-il (pour ce que j’ai pu constater de visu) par le genre de forêts où on les trouve.

 

N° 2 – Le cèpe « bleu » ou cèpe de châtaignier (bolet bai), que l’on  trouve souvent en grandes quantités (mais qui pourrit facilement). Chez moi, on dira : « je suis allé aux cèpes, j’ai trouvé des vrais et des bleus », comprendre : « des cèpes de Bordeaux et des bolets bais ».

 

N° 3 – Le piple ou pible (bolet rugueux ou raboteux), souvent dédaigné. Il y en a en fait plusieurs sortes, notamment celui des bouleaux (plutôt gris), celui des charmes (plutôt brun), ou encore le piple rouge.

 

 

2e CATEGORIE – Les cèpes comestibles sans plus (ceux qu’on ramasse s’il n’y a pas mieux) :

 

N° 4 – Celui que j’appelle « cèpe de tilleul », de saveur douce mais fade, qui pousse sous les tilleuls du domaine de Malagar

 

N° 5 – Ce que j’appellerais « cèpe jaune », c’est-à-dire le type Suillus granulatus : petit, cuticule visqueuse, mais comestible

 

N° 6 – Le cèpe de pin (bolet des bouviers) : pire que le précédent, pousse facilement, devient rapidement élastique en séchant sur pied, peu charnu, et en plus il tache les doigts en marron de manière indélébile (le précédent aussi, je suppose)

 

 

3e CATEGORIE – Les cèpes « amers » (ou « bleuissants » pour les discréditer : « oh, ça c’est un bleuissant », alors que le bolet bai bleuit pourtant, mais c’est une exception) :

 

N° 7 – Le cèpe « rouge », « rougissant » ou « à pied rouge », c’est-à-dire Xerocomus chrysenteron et autres teintés de rouge mais avec une queue fine ; j’ai constaté par moi-même qu’ils peuvent être amers mais pas toujours !

 

N° 8 – Le gros cèpe que je vois souvent – avec déception – dans les endroits calcaires et qui s’appelle Boletus radicans (je ne lui connais pas de nom populaire, sinon que c’est un « bleuissant »)

 

N° 9 – Le « satan »

En présence d’un cèpe non identifié, s’il est rouge et/ou bleuissant, on le classe dans la 3e catégorie, sinon dans la 2e.

24 décembre 2017

Quelques toponymes intéressants en Guyenne (II)

Classé dans : Non classé — Lo Sarmoneir @ 11 h 31 min

las Bouffios : bófia ‘’grotte, gouffre, ravin, en Querci’’ (Mistral).

le Brugal : lande à bruyère.

gouffre de Cabouy : sans doute à rapprocher de cabolh ‘’tête de maïs’’ dans le Tarn, ou ailleurs cabolha ‘’bulbe, cépée, tête de maïs’’, etc., autrement dit des dérivés de cap ‘’tête, extrémité’’. D’autre part, dans le centre de la France, les mots en cabo- désignent des creux, des trous. Dans les deux cas cela se tient : le gouffre est à la fois un trou et l’extrémité de la rivière qui s’y perd.

le Canebal : chenevière (plantation de chanvre).

les Cramazous : vraisemblablement cramason ‘’brûlure’’ (du latin crematio). Mais cela ne semble pas se rapporter à une terre brûlée, plutôt une flambée ou… une aigreur d’estomac.

les Espioles : sans doute une mauvaise coupure de las piòlas : piòla signifie ‘’pile, amas’’ en Rouergue. Un lieu où se trouvait un bâtiment sur des piliers ?

les Estiades : estiada ‘’sole, partie d’un assolement, en Limousin’’ (Mistral). Donc sans doute un lieu cultivé par opposition à un lieu pacagé ou boisé.

la Falgueyrade : falgueirada  »fougeraie ».

Fontalzines : font alzina ‘’fontaine/source (du) chêne vert’’.

Fouysselaze : littéralement foissa l’ase ‘’aiguillonne l’âne’’, sobriquet d’un muletier ?

la Ginibrière : ginibrièra ‘’lande  à genévriers’’.

Lascarrétals : carretal ‘’charretée’’. A noter la proximité d’une route principale ; carretal signifie en effet ‘’chemin charretier’’, mais cette fois au masculin !

le Mazuquet : diminutif de masuc ‘’cabane’’, notamment ‘’cabane où l’on manipule le fromage, en Rouergue’’ (Mistral).

la Méjance et à côté la Méjancerie : en Dauphiné mejança signifiait ‘’moitié, milieu, partage par moitié’’ ; quant à la mejançariá, c’est la métairie, la ferme à moitié fruit.

Pech del Met : puèg del mèg ‘’colline du milieu’’. C’est en effet une petite colline encadrée par deux combes.

Pech de l’Olm : puèg de l’olme ‘’colline de l’orm(ai)e’’.

le Sagnas : sanhàs ‘’marécage, bourbier’’.

le Serieys : cerièis ‘’cerisier’’.

l’Usclade : usclada ‘’brûlée’’, sans doute une terre anciennement défrichée par le feu.

9 septembre 2015

La recette

Classé dans : Non classé — Lo Sarmoneir @ 18 h 48 min

LA RECETTE

Je pleure.

Une fois de plus, le chagrin m’a saisie sans prévenir. Un mot, un souvenir, un petit rien ; pourtant c’est trop.

Papa, tu es parti pour ce voyage impensable que tu ne raconteras jamais…

« Alors, on prépare cette recette ? »

Une fée ! De la pâtisserie. Ma fille surgit dans la cuisine, ses dix-neuf ans m’éclaboussent de soleil. Elle brandit son téléphone portable sur lequel s’affiche la marche à suivre. Son bras retombe, elle a vu mes yeux emperlés. Je surprends son émotion à fleur de peau de pêche ; vite, que la lumière revienne sur son visage ! Je m’accroche un sourire : « Ça va aller… On s’y met ? »

Ma fille n’est pas dupe mais elle sait que la vie est une pièce de théâtre et, ma foi, un joli festin à préparer.

Alors elle choisit l’humour, l’action ; elle improvise. Pour moi, elle joue Peau d’Âne. Sa voix s’élance, souffle sur le chagrin, l’éloigne, trace un chemin vivant. « Prenez de la … prenez de la farine ! ». J’éclate de rire, l’envol de poudre tache son menton. Enjouée, généreuse, elle s’active, casse les œufs, s’empare du fouet et bat, bat, combat ma peine ! Elle m’aide. J’attrape les fruits, épluche, coupe ; je l’aide. Des mots simples, des mots forts me viennent à l’esprit, espoir, joie, courage, amour. La cuisine embaume, nous entoure d’un voile chaleureux.

Ma fille va et vient, la vie continue, la vie avance et c’est bien, ma pluie s’est tue.

Voici une charlotte, construite en biscuits dorés, parfumée au jus de clémentine. Nous la fourrons de kiwis frais et de crème pâtissière. Nous papotons, études, projets, désirs de voyage. Pour noyer ce moment dans la douceur, elle couronne le gâteau de Chantilly en pagaille ! Une Chantilly spéciale : elle l’a rehaussée de pointes agaçantes et délicieuses ; léger goût anisé de… de quoi au fait ? « De fenouil ! » Délicate, cette recette prend le contre-pied de mon lourd deuil.

Allons, c’est décidé, ma vie sera couleur charlotte aux kiwis et… fenouil, pour la fantaisie !

Je souris. 

 © Lydie Balloux

 

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